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Histoire du fils

Lafon Marie-Hélène

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Buchet-Chastel, prix Renaudot 2020.


“ Le fils, c'est André. La mère, c'est Gabrielle. Le père est inconnu. André est élevé par Hélène, la sœur de Gabrielle et son mari.

Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille.”


L'histoire est vieille comme le monde : un enfant, un père inconnu, une femme qui veut vivre sa vie et laisse son fils à la campagne chez sa sœur…

Ce n'est donc pas par l'originalité du propos que ce roman se distinguera.


La prouesse de Marie-Hélène Lafon réside avant tout dans sa capacité à parcourir cent ans au cœur d'une famille en seulement 170 pages. Cela dit, heureusement que ce roman n'est pas un pavé car la construction narrative perdrait vite le lecteur. La linéarité n'est pas de mise ici, on passe de 1919 à 1950, pour plus tard revenir à 1923 et c'est ainsi tout au long du roman entre 1908 et 2008.

Certains verront dans ce procédé une coquetterie d'écrivain, d'autres, une originalité pour raconter une histoire simple.

En toile de fond, l'auteur interroge la famille, celle qui nous conçoit et celle qui nous élève.

La notion de « racines » court tout au long du roman. Il s'agit aussi bien de racines géographiques que filiales. Le département du Cantal est un personnage à part entière de cette galerie  de personages d'une famille qui traverse deux guerres.

Si André ne connait pas son père, ce dernier ne sait pas plus qu'il a un fils.

Léon le robuste et la fidèle et tendre Hélène ont joué le rôle de parents. André tergiverse, a-t-il vraiment besoin de connaître son père ? Lui peut-être pas mais son fils Antoine, après la disparition d'André aura besoin de dénouer les silences qui ont construit cette famille.


Le dernier chapitre répond aux questions qu'ont suscité le premier. Celles-ci étaient assez déconcertantes car les personnages qu'on découvrait dans les premières pages ne trouvent leur place sur l'échiquier de la famille qu'en fin de roman.


Ce petit livre est agréable à lire, bien écrit mais demande quelques efforts pour mettre en place les différentes pièces du puzzle.

Sa taille permet cet effort. On peut même envisager une relecture avec en tête les éclairages du dénouement.

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