top of page

La mare au diable

Sand George

photo (7).heic
1
essai4.png

La Mare au Diable de George Sand,

Folio classique, 1999 (première parution en 1852)


“ La Mare au Diable est un lieu maudit où souffle l'angoisse.

Près d'elle se déroule toute l'histoire. Un paysan, veuf avec ses enfants, cherche femme. Qui épousera t-il ? Celle qu'on lui a promise, ou une pauvre paysanne, harcelée par son patron ?

Cette petite Marie est l'ame d'un paysage de rêve et l'emblème de l'enfance éternelle.”

Une petite histoire de rien qui n'est pas forcément passionnante mais très intéressante. L'écriture est à la fois simple et belle. On est porté par une plume dont la qualité a été bien trop oubliée.

Cela dit, il est vrai que souffle sur ce roman un air de romantisme qui aujourd'hui fait sourire tant il est tombé en désuétude. Rendre compréhensible au lecteur la parole du paysan berrichon est une chose, lui mettre dans la bouche des formulations savantes en est une autre... et c'est peu crédible !

De même, on accroche peu aux excès de sensiblerie. Les deux personnages principaux, Germain et Marie, passent beaucoup de temps à être bouleversés !

Leurs yeux humides et l'exaltation des sentiments peuvent passablement agacer le lecteur du 21e siècle.

La Mare au Diable peut apparaître comme un conte avec ce lieu maudit dont on peine à ressortir. Sorte de labyrinthe qui symbolise nos angoisses, la sortie ne laisse pas indemne ceux qui s'y sont perdus la nuit.

Au-delà de cette narration empreinte de magie, inspirée des légendes Berrichonnes, ce livre est une mine de renseignements sur le mode de vie des paysans avant l'arrivée du chemin de fer dans ces contrées que le citadin a trop tendance à voir comme lointaines et sauvages. George Sand, qui de son domaine de Nohant, est aux premières loges nous décrit une vie qui fait partie de notre histoire.

Les déplacements sur des chemins non carrossables sont de véritables expéditions. La vie est rythmée exclusivement par les travaux des champs, eux mêmes dépendant des saisons.

Les fêtes de mariage qui se déroulent sur trois jours ne se font pas l'été, les travaux y sont trop nombreux…

On y découvre comment les plus pauvres vendent ou louent leur force de travail.

On comprend à quel point la notion de famille recomposée n'est pas si moderne.

Bien sûr il n'est pas question de divorce mais après un veuvage, le célibat n'est pas envisageable.

George Sand met un point d'honneur à décrire un monde de labeur qui n'exclut pas les sentiments.

Par la force des choses, Germain doit se remarier mais cette exigence ne le rend pas insensible au bien-être de son petit garçon ni à la douceur de Marie, plus jeune et plus pauvre que lui.

Si l'histoire peut sembler un peu mièvre au lecteur contemporain, « La Mare au Diable » n'en reste pas moins un bon roman régionaliste et un formidable témoignage d'une époque révolue.

icone retour.jpg
Retour vers l'escapade ou le parcours
bottom of page