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Le monde n'existe pas

Humbert Fabrice

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Gallimard, 2020


« Lorsque Adam Vollmann, journaliste au New Yorker voit s'afficher, un soir sur les écrans de Times Square, le portrait d'un homme recherché de tous, il le reconnaît aussitôt : il s'agit d'Ethan Shaw. Le bel Ethan qui vingt ans auparavant était la star du lycée et son seul ami, est accusé d'avoir violé et tué une jeune Mexicaine. Refusant de croire à sa culpabilité, Adam retourne à Drysden, où ils se sont connus pour mener l'enquête… »


À vouloir multiplier les thèmes psycho-philosophico-sociétal, on prend le risque de semer son lecteur en route.

Perdre son lecteur dans les méandres d'une histoire tordue, ce n'est pas forcément une mauvaise option lorsque c'est pour mieux le surprendre…

Mais lorsque c'est pour le laisser, désappointé, en bout de course, j'aime beaucoup moins. Dans ce cas de figure, il me semble que les interrogations, aussi intéressantes soient-elles, suscitées tout au long du livre, deviennent totalement vaines.


La première partie est à la fois très psychologisante et une critique de la mentalité étriquée d'une petite ville américaine. Adam, adolescent, dont l'extérieur perçoit la différence des goûts sentimentaux avant même qu'il n'en soit sûr lui-même, est la victime toute désignée dans cette ambiance de culte à la virilité, de football américain, d'armes, de violence gratuite...

Vingt ans plus tard, Adam continue de penser que d'avoir été « choisi » par Ethan Shaw, la vedette du lycée l'a sauvé de la brutalité des autres.

Ce parcours est intéressant. Adam ne croit pas à la culpabilité d'Ethan mais au fond sur quelle base ?

Il le connaît peu, est-ce alors parce qu'il pense lui être redevable ?


La deuxième partie du livre prend une orientation bien différente, entre complot, dystopie et paranoïa, ce méli-mélo parsemé de digressions finit par être bien peu passionnant alors même que la situation méritait intérêt !

Meurtre, culpabilité, existence même de la victime ne seraient peut-être que fiction. Pourquoi pas ?

L'auteur montre bien la possibilité de créer ou au contraire de faire disparaître des personnes (ou personnages) de la toile.

Malheureusement, en laissant planer le doute sur la santé mentale de son « héros », le propos perd en crédibilité.

Le lecteur choisira tout seul la fin.

J'ai trouvé bien dommage de multiplier les pistes pour laisser le lecteur autant sur sa faim !

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