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Le paradis-un peu plus loin

Vargas Llosa Mario

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Folio, 2009


« Le 7 avril 1803, nait à Paris Flora Tristan, militante féministe et ouvriériste, . Un siècle plus tard, le 8 mai 1903, son petit-fils, Paul Gauguin, meurt seul et presque aveugle dans son faré et des îles Marquises. Sous la plume de Mario Vargas Llosa, Flora Tristan et Paul Gauguin deviennent Florita l'Andalouse et Koké le Maori, deux êtres libertaires, passionnés, profondément humains, hantés par une quête de l'absolu qui donne à leur vie une dimension tragique, et qui vécurent l'enfer pour avoir désespérément voulu bâtir le paradis.»


Construit à travers les destins croisés de deux personnalités atypiques, ce roman est au début passionnant. Cependant, nous aurions aimé qu'il soit plus synthétique pour maintenir l'intérêt jusqu'au bout. On ne peut que regretter que s'installe une légère lassitude en milieu de lecture du fait de la répétition de situations souvent similaires-seuls les lieux changent.


On suit tour à tour Flora Tristan et Paul Gauguin au titre d'un chapitre chacun.

Un siècle sépare la naissance de la première et la mort du second. Si l'auteur les réunit dans un ouvrage, ce n'est pas seulement pour leur lien filial.  Dans des registres bien différents, la féministe et l'artiste ont cherché la même chose : créer un monde bien à eux !


Flora Tristan, après avoir été une épouse malheureuse, maltraitée par un mari rustre avec qui elle ressent le « devoir conjugal » comme un viol, va faire sa révolution. Hors-la-loi pour avoir déserté le domicile conjugal, elle n'envisage jamais de retour en arrière.

Son militantisme est féministe mais également ouvriériste. On traverse avec elle le 19e siècle des travailleurs exploités et miséreux.


Son petit-fils sera une autre sorte de révolutionnaire. Son terrain d'action c'est l'art. Lui non plus ne connaîtra pas de retour en arrière, lui aussi laissera « sa première vie » derrière lui : le monde des affaires qui fait de lui un homme plutôt aisé, sa femme, ses enfants… Il rêve d'un monde dans lequel il ne vivrait que de peinture sans aucune contingence matérielle.


Le lecteur partage le parcours de ces deux utopistes dont la vie ne fut pas un long fleuve tranquille. Ces deux personnages nous font voyager. Flora Tristan avec ses séjours dans la famille de son père, au Pérou, mais surtout à travers la France pour sa promotion de l'Union ouvrière.

Gauguin lui, nous entraîne de la Bretagne à la Polynésie.

Le paradis-un peu loin, est un livre très bien écrit et très documenté. Instructif et non dénué d'un humour subtil, on ne peut que regretter d'avoir été surpris par un léger ennui sur la longueur.

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