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Le premier exil

Amigorena Santiago H.

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POL, 2021


« Pourquoi tu écris? parce que je ne parle pas. Ce n'est pas vrai. C'est pour ça aussi que j'écris, parce que ce n'est pas vrai.  En Uruguay, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, j'ai appris à donner à mon silence la forme qu'il a aujourd'hui : une forme littéraire. C'étaient des années de fièvre et de sang, celles où les pires dictatures que l'Amérique latine ait connu,es se mettaient en place. Cette terre, je l'ai perdue, comme j'ai perdu ma langue maternelle. »


Quelle déception ! Santiago H. Amigorena nous avait tellement embarqués avec son précédent ouvrage  Le ghetto intérieur (voir dans la rubrique « mes livres »), il nous laisse sur le bord de la route entre Buenos Aires et Montevideo.


Le Premier Exil n'est ni un roman ni même un récit. C'est un méli-mélo de considérations : le mécanisme des souvenirs d'enfance, l'acte d'écrire, la poésie…

Dès le début, on comprend bien les références faites à Proust. Cependant, de ce dernier, on n'attend pas autre chose que la description de la Belle Époque dans un milieu bourgeois. De Santiago H. Amigorena, on espère un peu plus quant à la marche de l'histoire d'un continent marqué par des dictatures féroces.


Il est vrai que l'auteur à l'honnêteté de nous dire que, vu son jeune âge, s'il a perçu la montée des tensions, il n'était pas en capacité d'en mesurer les conséquences politiques et sociales.

Au fil des pages, on se met à implorer secrètement que l'écrivain se transforme en romancier. Qu'il invente, qu'il brode, qu'il mêle l'histoire de sa famille aux événements du monde comme il l'avait si bien fait avec son arrière-grand-père Vicente dans son livre précédent.

L'introspection de l'auteur, entrecoupée de ses poèmes rédigés durant l'enfance, finit par nous rendre indifférents et l'ennui est souvent évité de justesse par quelques passages intéressants.


Dans son Premier Exil, Santiago H. Amigorena a perdu son pays natal. Il a six ans et jusqu'à ses douze ans, il va se reconstruire une enfance. Cela passe d'abord par l'appropriation de nouveaux trajets dans une ville qui n'est pas la sienne. Viennent ensuite les immanquables nouveautés forcément liées à la situation : les nouvelles écoles, les nouveaux amis….

Sans en raconter les détails, l'auteur évoque à plusieurs reprises son deuxième exil, pire que le premier car dans celui-là, il perdra sa langue maternelle.


Santiago H. Amigorena a choisi d'écrire une sorte d'ode à l'enfance. À la lecture de la quatrième de couverture, cette orientation n'est pas claire entre sentiments enfantins, traumatismes et rêves, l'auteur s'est égaré entre Proust et Freud.

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