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Renoir

Dodo

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BD Glénat, 2016.


« Auguste Renoir rencontre en 1893, par l'intermédiaire de son ami le marchand d'art Paul Durand-Ruel, Erik Satie au cabaret montmartrois du Chat Noir. En discutant, Renoir s'aperçoit qu'il connaît la future épouse de Satie qui fut un temps l'une de ses muses… »


Cet album n'a pas la prétention de couvrir l'ensemble de la vie de Pierre Auguste Renoir. Pour cela, il faudrait envisager des milliers de planches. Ce n'est donc pas pour en apprendre plus sur le peintre, qui a aujourd'hui une renommée mondiale, qu'on lira cette bande dessinée.

Par contre, ces pages rendent bien compte de l'ambiance artistique du Montmartre de la fin du XIXe siècle et met en évidence la forte influence des Muses sur les artistes de l'époque.


Si les faits relatés pourraient sembler n’être qu'une simple et banale rivalité féminine, la postérité en a décidé autrement. La première muse dont il est question ici est Suzanne Valadon dont les auteurs rappellent qu'elle n'a pas été que modèle pour les plus grands peintres de l'époque,  mais également artiste elle-même.

La seconde, Aline Charignot, moins impétueuse mais tout aussi jalouse, deviendra l'épouse de Renoir. Si les deux femmes ne s'aiment pas, la peinture va les contraindre à coexister…

Suzanne Valadon a posé pour Danse à la ville, Aline Charignot pour Danse à la campagne et les deux tableaux ont toujours été exposés côte à côte !


Le musicien, Erik Satie fait part à Renoir de son amour pour Suzanne Valadon. C'est l'occasion pour le peintre, d’égrener ses souvenirs.

Le lecteur découvre donc par la même occasion, dans quel état d'esprit se trouvait l'artiste dix ans auparavant, lorsqu'il s'écarte du mouvement impressionniste. On assiste aux débats qui traversent le monde de la peinture : l'importance du dessin qui se fait jour chez Renoir, la primauté du volume pour Cézanne.


Au-delà des seules considérations artistiques, l'album donne à voir la vie quotidienne d'une époque mais aussi d'un lieu emblématique de Paris.

Le lecteur assiste à la disparition d'une grande partie des vignes de la Butte Montmartre pour l'édification du Sacré-Cœur. On entre également dans les appartements qui sont à la fois des lieux de vie mais aussi ceux où on exerce son métier. C'est le cas des couturières, ce que sont Aline Charignot et sa mère.


Les dessins sont très expressifs ce qui permet au lecteur d'identifier rapidement l'état d'esprit de chacun des protagonistes. Les couleurs sont utilisées de manière très harmonieuse et toujours en parfaite adéquation avec l'ambiance qu'on s'imagine de l'époque.

Tout en étant très restrictive, cette bande dessinée est de qualité. Outre Renoir, elle est aussi l'occasion d'évoquer Suzanne Valadon. Cette dernière, qu'on redécouvre aujourd'hui, a sa place auprès de Renoir, Degas, Cézanne, Monet...

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