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Sauve qui peut Madrid !

Herrero Kiko

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POL, 2014


« C'en est trop ! Tout me revient en cascade : les jeux de l'enfance, la fin du franquisme, la Movida… Quitter Madrid ou finir au caniveau. Mais le passé n'est pas passé, le temps n'est pas mort. Vingt-cinq ans après, je dois revenir. Tout est dégradation. Sauve-qui-peut, sauve qui peut, Madrid ! »


Ce livre présente une sorte de succession d'anecdotes que le narrateur livre au gré de ses pensées. Le fil conducteur n'étant pas particulièrement explicite, le roman donne une telle impression d'être décousu qu'on peine à s'attacher aux personnages et même à l'histoire. Cet ouvrage est plus une chronique de la vie du narrateur et de Madrid qu'un roman.


Le lecteur perçoit en filigramme le changement de la société après la mort de Franco.

L'auteur vit son enfance et le début de son adolescence dans une société étriquée où le poids de l'église se fait largement sentir. Il baigne dans un environnement où tout le monde épie son voisin. 

La nuit, c'est El Sereno, le  vigile nocturne, qui ouvre les portes des immeubles à ceux qui rentrent tard chez eux. Chargé de veiller sur la tranquillité de son quartier, il connaît les petites habitudes de tous les résidents.


La scolarité du narrateur au lycée français fait partie des souvenirs qui paraissent bien douloureux, tout en étant racontés avec beaucoup d'humour : “ Mais qui a bien pu inventer la grammaire française ?  Sibila et moi sommes persuadés qu'une bande de sadiques s'est réunie pour créer des pièges, fixer des règles et des accords impossibles, rien que pour torturer les enfants ”.


La fin de son adolescence et son entrée dans l'âge adulte sont marquées par une lente chute dans l'alcool et la drogue.

Happé par le monde de la nuit, on sent que le héros suit un mouvement de libération de la jeunesse. Le dictateur est mort. Cet épisode est d'ailleurs très drôle sous la plume de Kiko Herrero. 

La société souffle et aspire à la détente.

Cela dit, les paradis artificiels sont bien peu propices au bonheur. 


La fin du livre est répétitive et finit par lasser. On tourne en rond avec le narrateur dont la vie peu passionnante devient carrément ennuyeuse !

Pour s'en sortir, il ne voit comme issue que de « se sauver de Madrid ». Il nous semble que c'est surtout de lui qu'il doit se sauver.

Si certains passages sont intéressants, d'autres plein d'humour, l'ensemble est assez inégal.

Certains souvenirs de l'auteur peinent à trouver un écho chez le lecteur. Ce récit semble presque trop personnel pour toucher l'ensemble des lecteurs.

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