collection J'ai Lu, 2009

« À 40 ans, quittée par son compagnon, l'héroïne vide son compte en banque et part pour Venise. C'est l'hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge la soustraient à sa solitude. Un aristocrate russe en fauteuil roulant, une jeune danseuse et son amant...

Et puis, il y a ce libraire raffiné, aussi amoureux des livres anciens que des mots…»

Ce petit roman est l'histoire d'une reconstruction après une rupture amoureuse. Le propos n'est ni très original ni bien passionnant. Pour le lecteur qui reviendrait de Venise, ne restera dans ces pages, que le plaisir de prolonger son séjour au-delà de la saison touristique.

La narratrice a choisi la ville symbole du romantisme. En éte, elle y aurait croisé pléthore de couples d'amoureux. En hiver c'est le brouillard et l'humilité qui déferlent sur la Sérénissime.

Venise ne semble pas être le lieu idéal pour soigner les peines de cœur !

On imagine que l'héroïne veut toucher le fond pour mieux renaître.

Malheureusement son cheminement intérieur ne suscite que peu d'intérêt. Le style minimaliste, composé d'une série de phrases courtes n'aide pas à se laisser emporter dans l'histoire de cette femme. Si on se plaît à se promener dans la ville, il n'en est pas de même pour les pensées intimes de la narratrice.

Sa rencontre avec un libraire est une porte ouverte sur la possibilité de ressentir à nouveau toute la panoplie des sentiments amoureux.

En attendant, le lecteur, s'ennuie quelque peu. N'étant réanimé que lors des passages qui mettent en scène un personnage atypique. Dans la pension où elle loge, un vieil aristocrate russe en fauteuil roulant ne vit plus Venise qu'à travers ses souvenirs par l'intermédiaire des autres voyageurs. Ce personnage un peu fantasque sort un peu ce livre de l'ambiance morose qu'il impose.

Avec lui on voyage jusqu'en Russie et, en parallèle de la dépression de notre héroïne, on découvre l'histoire d'un amour contrarié.

Seule Venise nous offre une ville plus authentique que la perpétuelle images de carte postale qu'on nous sert habituellement. Cependant nous n'avons été emportés ni par l'histoire, ni par la plume de l'auteur.