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La société des belles personnes

Nathan Tobie

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Stock, 2020.


« 1952. Né pauvre dans le misérable quartier juif du vieux Caire, devenu jeune propriétaire flamboyant de clubs et de bars, fréquentés par la haute société cairote, Zohar Zohar débarque en Europe, expulsé et fugitif.

Seul l'accompagne le fantôme de son tortionnaire nazi. »


Tobie Nathan nous offre une grande épopée historique et romanesque. On assiste à la déliquescence de la monarchie égyptienne. Le roi Farouk, pantin dans les mains des Anglais, s'est coupé de son peuple par ses extravagances.

Le peuple va mal, le monarque multiplie les voitures de collection, les maîtresses et sa présence dans les plus grands restaurants d'Europe.

La lutte contre l'occupation anglaise en Égypte a favorisé les amitiés avec le régime nazi. Amitiés dont le ciment est la haine commune des Juifs. Ces liens ont largement perduré. L'auteur décrit minutieusement l'infiltration de l'armée égyptienne par d'anciens nazis. Qui dit infiltration, dit au préalable exfiltration. On suit le parcours de l'horrible SS, Dietr Boehm largement aidé par l'église catholique, dans sa fuite après la défaite de l'Allemagne. Ce dernier entend poursuivre sur le sol égyptien, l'élimination totale des Juifs.


On assiste également à la prise du pouvoir de Gamal Abdel Nasser qui, à la tête de l'armée, renverse la monarchie.

Zohar Zohar traverse les heures sombres de l'histoire.

Les Juifs cairotes sont à la fois les victimes des Frères musulmans et de l'armée.


Sa fuite vers l'Italie, puis la France amène un changement de ton dans le roman. En se liant avec Aaron, Lucien et Paulette, le héros entraîne le lecteur dans les traumatismes des rescapés des camps. Leur vie est brisée à tout jamais et, pour certains, leur seul apaisement réside dans l'obsession d'éliminer les bourreaux qui ont échappé à la justice.

Tous les personnages sont très attachants, très humains dans leurs défauts et leurs qualités. Toutes les parties du livre qui relatent des événements historiques sont passionnantes.

Le passage de l'Égypte à la France est habilement mené.

Le changement de ton illustre le changement de décor, d'ambiance, de climat.


Malheureusement, quelques passages du livre m'ont quelque peu échappé.

Autour de Zohar, en Égypte, gravite une nébuleuse de personnages qui mêle poésie, philosophie et religion moyen-orientale.

Ces passages (heureusement peu nombreux) m'ont laissé perplexe mais aussi ennuyé, m'empêchant de savourer ce roman de bout en bout.

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