Folio biographies, 2008

« Paul Verlaine (1844- 1896) est, sinon le plus grand poète français, du moins le plus mélodieux et le plus pur.

Sa vie tumultueuse, ses passions, ses errances et ses fuites à l'étranger font de lui un personnage hors du commun.

Né sous le signe de Saturne, qui lui vaut, dit-il « bonne part de malheur et bonne part de bile », écartelé entre Mathilde, la petite épouse et Rimbaud, "l'époux infernal", il tente de percer les mystères du commerce poétique».

Cette petite biographie est bien efficace et nous entraîne loin des images édulcorées de la poésie, véhiculées par l'école. Il faut dire que la vie de Verlaine est plutôt « trash ». On suit avec intérêt la naissance d'un poète dont on a toujours l'impression qu'il compose des vers à la sonorité mélodieuse avec une facilité déconcertante.

Dans la première partie, on plonge dans un bouillonnement artistique au sein duquel la poésie semble avoir une belle part qu'elle a perdue aujourd'hui. On édite des recueils sous forme de fascicules, on crée de multiples revues qui ne regroupent que des textes poétiques (que l'on apprendra à l'école dans plusieurs décennies !), les éditeurs sont des libraires et inversement.

Dans ce cercle littéraire, on cherche sa voie (tout autant que sa voix), on peut admirer les anciens... tout en cherchant cette fois la modernité.

Viennent ensuite les aventures personnelles de Paul Verlaine qui semble bien éprouver les plus grandes difficultés à prendre des décisions. Entre Rimbaud et l'absinthe, on ne sait pas qui des deux aura été la plus grosse embûche sur son chemin.

« La chère grande âme » est ici décrite sans complaisance. Certes, Rimbaud voulait bousculer les bonnes manières bourgeoises mais il apparaît vite comme un adolescent, mal élevé, manipulateur et insupportable. On suit Verlaine aussi bien dans ses pérégrinations géographiques (Angleterre, Belgique…) qu' intimes.

Il ne choisit pas entre Mathilde et Rimbaud…. ils choisiront pour lui.

Après avoir été plusieurs fois violentée, Mathilde demande le divorce. Après avoir tiré sur Rimbaud, celui-ci disparaît de sa vie.

Condamné à la prison pour acte de violence et pratiques homosexuelles, son séjour lui apportera la foi, mais, à sa sortie, il renouera avec l'alcool.

L'engouement des jeunes gens pour sa poésie donnera à Verlaine une certaine notoriété dans la dernière partie de sa vie qui se déroule entre deux femmes cupides, entre bouges et séjours dans divers hôpitaux, entre mauvais vin et la fée verte dévastatrice.