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Escapade à Nice

18 février 2018

"Quand j'ai compris que chaque matin, je reverrais cette lumière, je ne pouvais croire à mon bonheur..." Henri Matisse

Depuis que Pourvu Qu'on Ait Livre 's a des correspondants permanents à Nice, cela ouvre de larges perspectives !

Nous ne proposons donc là, qu'un petit avant goût. Il faut dire qu'il y a tant à voir, entre les musées, les collines, les cinq cinémas et d'autres librairies.......

Nice, cinquième ville de France et deuxième ville touristique nous promet encore de nombreuses escapades et

belles échapées !

Petite visite de la ville

La Promenade des Anglais

 

Un lieu mythique, une balade plutôt agréable entre mer et prestige. Au début du 19e siècle il n'y avait qu'un modeste sentier de terre et de pierre.

Déjà nommée “chemin des Anglais” car construit par la communauté britannique hivernante. C'est vers 1854 que la voie pour le nom de Promenade des Anglais, qu'elle s'élargit et s'allonge. Petit à petit, les villas et leurs jardins sont détruits pour être remplacés par des palaces, immeubles résidentiels….

Aujourd'hui la “Prom” comme disent les Niçois, est devenue le rendez-vous des joggeurs, amateurs de rollers et vélo...

Après avoir jeté un œil sur le Negresco et le Palais de la Méditerranée, on peut profiter des chaises bleues pour admirer la Baie des Anges.

la Vieille-ville

 

On se croirait en Italie dans ces ruelles hautes en couleurs et animées. On lève la tête pour admirer, on profite des places pour siroter un café et goûter un air de vacances.

Dans ce beau dédale de rues, on trouve des boutiques qui vendent des produits locaux mais aussi de très modernes, des galeries d'artistes, des cafés, des restos...

 

Dans cette petite portion de territoire, les églises ne manquent pas, paraissant toujours démesurées dans un espace si étroit : église Saint-François de Paule, église Saint-Jacques Le Majeur (exemple d'architecture de la Contre-Réforme), cathédrale Sainte-Réparate avec ses 14000 tuiles vernissées.

Après avoir fait le tour des églises, mais aussi des bâtiments historiques : l'Opéra, dont l'élégance s'inspire de Charles Garnier, le Palais de la Préfecture (1615) résidence niçoise des ducs-de-savoie jusqu'en 1860, le Palais Lascaris (1648) de facture génoise….,

une pause s'impose sur le Cours Saleya avant de gravir la colline du château.

De belles terrasses donnent sur un marché aux fleurs et agréables étals de maraîchers.

La colline du château et le port

 

On y vient pour trouver un peu de calme mais aussi des points de vue imprenables, d'un côté sur la baie des anges et de l'autre sur le port.

 

19,3 hectares de parc labyrinthique à la végétation luxuriante... ça se gagne.... disons qu'ici ça se gravit !

Le château a été détruit en 1706 par Louis XIV puisque la forteresse était un sérieux obstacle aux attaques françaises contre le comté de Savoie.

En redescendant du côté du quai Lunel, on découvre un port bien mignon ! On en oublie presque qu'on est dans la cinquième plus grande ville de France !

Le bassin originel a été creusé par 300 forçats vers 1750, lorsque le duc Charles Emmanuel III de Savoie décide de transformer un marécage en vrai desserte maritime.

En se promenant sur le port il faut faire un petit tour dans les “puces de Nice” qui regroupent 30 échoppes d'antiquaires. Le lieu est charmant.

Retour vers le centre

 

On reviendra vers le centre, par la promenade des arts. Une esplanade dessinée par Yves Bayard en 1989, totalement destinée aux arts : MAMAC, Théâtre national de Nice, “Tête carrée”.

En se dirigeant vers la promenade Paillon : coulée verte de 12 hectares de parc paysager avec plan d'eau miroir, jeux pour enfants...,

On fera une halte devant le lycée Masséna.

Voilà un bâtiment qui donne envie de retourner au lycée

Murs en pierres blanches, décor de mosaïques vertes, frises sculptées de palmiers.... c'est très beau!

Après toute cette marche vient le droit de s'installer sur une terrasse de la place Masséna.

C'est une magnifique place avec son esplanade de carreaux noirs et blancs ainsi que ses immeubles rouges à arcades. Ici, se côtoient harmonieusement l'ancien et le moderne.

D'un côté la fontaine du Soleil (1856) avec ses bronzes et son marbre, de l'autre sept statues (2007) plantées sur des mâts qui s'illuminent la nuit et changent de couleur.

Pour se restaurer...

Le Bistrot du Port, 28 quai Lunel

 

Une terrasse face au port, une salle conviviale, ce restaurant sert une bonne cuisine. C'est plutôt haut de gamme ! Il faut vraiment profiter du menu déjeuner en semaine, car à la carte les prix sont très élevés.

Garder un peu d'argent pour le reste de l'Escapade : librairies, musées...

Entrée + plat + ¼ de vin +café pour 15 €

Marcel Bistrot chic, 11 rue de l'Abbaye

 

Dans les petites rues du vieux Nice, ce resto est plutôt moins cher que ses voisins. L'accueil est vraiment très sympathique, la déco est chaleureuse et une pointe d'originalité avec de très grands tableaux accrochés au plafond ! De beaux murs en pierres et des tables élégantes.

Les plats sont savoureux, même si certains sont un peu chiches.

Plats de 13 à 26 €, desserts de 6,80 à 8,50 €.

Nord-Sud brasserie, 31 Avenue Malaussena

 

Une très grande terrasse en plein cœur du marché animé du quartier libération. L'accueil est parfait. Le couple qui tient cette brasserie est vraiment très sympathique. La cuisine est simple, mais de qualité et les assiettes sont copieuses. Les prix sont très raisonnables.

Plat du jour autour de 11 €.

Trois librairies...

Librairie la Sorbonne,

37 rue de l'hôtel-des-postes

 

Vraiment très belle !!!

Librairie spacieuse, rendue conviviale par la disposition et la déco. On y trouve tout et dans tous les domaines. Voilà une librairie où on pourrait flâner des heures !

Librairie Jean Jaurès,

2 rue centrale

 

Une librairie bien agréable. L'accueil est sympathique et on y trouve un large choix d'ouvrages et un beau rayon jeunesse.

Des rencontres avec des auteurs sont régulièrement organisées.

La Briqueterie, librairie Concept Store,

librairie indépendante,

4 rue Jules Gilly

 

 

Nichée dans le Vieux-Nice, on y goûte tout le charme des petites librairies qui ont une âme.

C'est beau... on s'y sent bien, ....y a des livres..... que demander de plus ?

Deux livres...

Chanson de la ville silencieuse, de Olivier Adam,

Flammarion, 2018

 

“Je suis la fille du chanteur. La fille seule au fond des cafés qui noircit des carnets, note ce qu'elle ressent pour savoir ce qu'elle ressent. La fille qui se perd dans les rues de Paris au petit matin. La fille qui baisse les yeux. Je suis la fille dont le père est parti dans la nuit. La fille dont le père a garé sa voiture le long du fleuve. La fille dont le père a été déclaré mort.”

 

Ce n'est pas la quatrième de couverture qui m'a poussée vers ce livre. D'ailleurs, si cela n'avait pas été Olivier Adam, dont j'ai apprécié les deux ouvrages précédents, je n'aurais pas été tentée par celui-ci !

Ma déception n'a pas été totale mais je n'ai pas été conquise par cette lecture.

L'ensemble du livre est à l'image de la quatrième de couverture, ce que pour une fois je regrette. On n'a plus à faire à un long poème,  qu'à un roman.

L'intrigue doit certainement tenir en cinq pages. Le reste n'est que considérations poético- nostalgiques dans un style empreint d'emphase.

“s'effondrent en douceur” , “dévale sans hâte”... c'est beau, mais dans un roman cela parasite quelque peu les images mentales du lecteur.

Cela dit la construction du livre est très habile puisque j'avais terriblement envie de découvrir le fin mot de l'histoire, alors même que son fondement ne m'intéressait que moyennement !

Les interrogations de ce chanteur à succès qui cherche son “moi”, la vie d'une enfant de star, "sexe drogue et rock'n'roll", sa quête identitaire et ses difficultés à trouver sa place dans ce monde, me laisse au bord de l'indifférence.

J'ai donc suivi cette jeune femme, effacée et fragile, victime d'un fort sentiment d'abandon, avec peu d'enthousiasme.

Couleurs de l'incendie de Pierre Lemaître

Albin Michel, 2018

 

Février 1927,  le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille Madeleine doit prendre la tête de l'Empire financier donc elle est l'héritière mais le destin en décide autrement...

 

 

Ce deuxième volet est un peu moins passionnant que le premier ( Au revoir là Haut).  Il me semble que cela tient au contexte historique. Pierre Lemaître n'avait pas eu son pareil pour décrire les tranchées et le douloureux retour des gueules cassées.

Dans couleurs de l'incendie,  nous sommes plongés dans les milieux financiers et politiques,  ce qui rend les choses un peu moins émouvantes.

Cela dit,  j'ai été totalement happée par l'écriture de Pierre Lemaître.  Il a l'art de brosser des portraits et sa légère ironie au détour de chaque phrase,  est irrésistible.

C'est une histoire de vengeance,  qui donne prétexte à une grande peinture sociale et politique de la France,  d'avant la deuxième guerre mondiale.

Les résonances avec notre époque sont subtilement mises en lumière par l'auteur.

Il est donc question d'industriels prêts à tout pour s'enrichir,  de comptes cachés en Suisse, de commissions parlementaires totalement inutiles,  de journalistes plus attachés à leurs succès  personnels qu'à leur éthique.

 

Madeleine Péricourt se servira de tous ces travers pour mener à bien sa vengeance contre ceux qui l'ont conduit à la ruine et au déclassement.

Gravitent autour d'elle,  une galerie de personnages qui sont croqués avec beaucoup d'humour. Certains sont odieux à l'instar de Joubert,  banquier qui se lance dans l'industrie,  d'autres sont touchants comme Vlady,  la polonaise qui s'occupera du fils de Madeleine,  cloué sur un fauteuil roulant.

 

Pierre Lemaître a bien adroitement lié l'Histoire à la noirceur de l'âme humaine,  qui navigue entre cupidité et corruption. L'humour fait passer le tout et donne lieu à une lecture plaisante.

Un cinéma...

Cinéma Mercury , 16 place Garibaldi

 

C'est le plus ancien cinéma de Nice. Il propose des films d'auteur en VO et, à noter pour les jeunes parents, des séances mensuelles “ciné, parents, bébé”

Même si les salles sont un peu petites, c'est un lieu précieux pour sa programmation variée et intéressante, mais aussi pour ses prix, défiant toute concurrence !

Deux films...

Pentagon Papers de Steven Spielberg, avec Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson, 1h 57, drame, USA.

 

Première femme directrice de la publication d'un grand journal américain, le Washington Post, Catherine Graham va être confrontée à une situation délicate. Son rédacteur en chef, Ben Bradl est en mesure de dévoiler un scandale d'État monumental.

 

Steven Spielberg n'a pas été très inspiré. Le sujet méritait finesse et subtilité, il nous sert l'inverse.

Le premier quart du film est le plus rythmée mais malheureusement, c'est aussi le moins compréhensible.

Peut-être, aux États-Unis, le nom des journalistes et des ministres de l'époque est-il resté gravé dans les mémoires. Pour les non initiés, ceux qui savent juste que le scandale en question concerne la guerre du Vietnam, le début est nébuleux. 

On passe vingt bonnes minutes à se demander qui est qui, qui travaille pour qui?

Puis les personnages et événements se mettent en place nous sauvant d'un plongeon irrémédiable dans l'ennui.

On comprend que ces révélations aient pu bouleverser l'Amérique. Il ne s'agit pas moins de quatre présidents qui ont laissé un violent conflit s'enliser, alors qu'ils le savaient perdu !

La suite pose des questions fondamentales sur la liberté de la presse et sur le féminisme.

 

Mais le film est bavard pour faire durer et les ficelles très grossières. Meryl Streep n'est pas mal dans le rôle de la femme du monde qui devra s'affranchir des hommes qui gravitent autour d'elle, pour devenir véritablement la patronne du Washington Post.

On constate aussi, (mais on le savait déjà) que les liens qui unissent politiques, journalistes et milieux d'affaires sont néfastes à l'information objective et à la démocratie.

 

Pentagon Papers aurait pu,  aurait dû,  être choc or le film est à peine convaincant.

L'insulte de Ziad Doueiri

avec Adel Karam, Rita Hayek, Kamel El Basha, drame, France, 1h52.

 

À Beyrouth , de nos jours, une insulte qui dégénère conduit Toni, chrétien libanais, et Yasser, réfugié palestinien, devant les tribunaux.

 

Un film remarquable !

Son seul défaut : les deux dernières minutes qui laissent perplexe car ne cadrant pas du tout avec la logique de l'ensemble du film.

Cela dit, nous ne lui en tenons pas rigueur car voilà un cinéaste qui a des choses à dire et qui pour cela a construit un film habile.

Ziad Doueiri a su utiliser ses deux personnages pour dépasser les destins individuels et les ériger en symboles des maux du Liban.

Yasser, réfugié palestinien insulte Toni (qui ne l'a pas volé).

Toni exige des excuses que Yasser lui refuse. La tension monte petit à petit. Le procès va donner lieu à des révélations, qui progressivement, empêchent le spectateur de prendre parti pour un des deux hommes.

On est littéralement plongé au cœur des dilemmes qui déchirent le Liban. Les chrétiens se sentent dépossédés, envahis par les réfugiés palestiniens.

Ces derniers vivent dans des conditions difficiles, empêchés de travailler dans certains domaines, leurs droits sont quasi nuls.

Ziad Doueiri nous expose tous les aspects du problème à travers ses deux personnages mais aussi à travers ceux qui gravitent autour d'eux : famille, amis, avocats. Par la même occasion, il égratigne le pouvoir en place, rappelant qu'un président est là pour servir son peuple et non l'inverse.

L'insulte est vraiment un bon film, intelligent, prenant, parfois même angoissant, quand on se demande jusqu'où les tensions entre communautés vont aller !

Trois musées...

Musée Marc-Chagall, 36 avenue du docteur Ménard

 

Chagall est né en 1887 en Biélorussie, dans une famille juive hassidique. En 1910, il arrive à Paris où il découvre les mouvements picturaux tels que le fauvisme et le cubisme. Si il s'inspire de ces courants, il ne fera véritablement partie d'aucun.

 

Le musée est idéalement situé sur les hauteurs de Nice, entouré d'un charmant jardin où on peut prendre un pot en saison.

L'espace du musée est très bien agencé, les salles sont grandes et lumineuses.

Dans cette expo, on peut apprécier les couleurs vives chères à l'artiste, mais on est très déçu de la restriction thématique.

On aimerait voir toutes ses productions sur le monde du cirque et des musiciens.

 

Malheureusement, sont surtout exposées ici,  ses oeuvres d'inspiration religieuse.

Ce travail est certes monumental, mais pour le visiteur, c'est frustrant si il pensait voir la carrière du peintre dans toute sa diversité.

C'est en 1966 qu'il a fait don à l'état français du Message biblique, exposé en 1973, dans ce musée créé à cette unique intention.

Chagall a travaillé jusqu'à sa mort en 1985 à Saint-Paul-de-Vence.

MAMAC : Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, place Yves Klein

 

 

Une entrée peu visible et peu accueillante, à l'exact inverse du reste du musée.

Le bâtiment est très original. Avec les immenses baies vitrées, on a des vues imprenables sur la ville, tout en étant en plein centre.

Le musée est composé de quatre tours carrées, reliées entre elles par des passerelles vitrées.

Les oeuvres sont disposées dans de grandes salles lumineuses, sur 4 niveaux.

Tout en haut de l'immeuble, il ne faut surtout pas manquer la terrasse qui est sensationnelle !

 

Avec environ 1300 oeuvres, le MAMAC couvre l'essentiel des mouvements artistiques de la fin des années 50 à aujourd'hui : Nouveau Réalisme, Pop'Art, Art Conceptuel...

Tous les grands noms sont présents ici : Klein, Tinguely, Ben, César...

D'un point de vue totalement personnel, toute rencontre avec l'œuvre de Niki de Saint Phalle laisse place à une émotion bien particulière, c'est donc l'espace qui lui est réservé qui m'a le plus enthousiasmée !

Laboratoire x16

16 rue Colonna-d'Istria


 

C'est l'ancien atelier de César que l'artiste Ben Vautier a choisi pour rencontrer, exposer ses amis, débattre.

Benjamin Vautier,  plus connu sous le nom de Ben,  est né en 1935 à Naples. Sa notoriété démarre à la fin des années 1960.  Il appartient au groupe Fluxus, un courant d'art contemporain qui soulève un certain nombre de questions : notamment sur le statut de l' œuvre d'art,  le rôle de l'artiste...

Fluxus se pose comme un "non- mouvement"et place humour ainsi que dérision au centre de sa création.

Ben est surtout connu pour ses écritures,  tour à tour,  poétiques,  absurdes,  humoristiques (voire tout à la fois ! )  “seulement 3 mots” “écrire c'est peindre des mots” “qu'est-ce que l'art ? ”

 

Laboratoire x16 n'est pas un musée,  c'est un espace de culture et d'échanges. On entre, on regarde,  on discute avec le “gardien” des lieux,  on peut même y croiser Ben.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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