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Escapade à Vilnius (Lituanie)

Sur les pas de Romain Gary
2 février 2018

Vilnius, capitale de la Lituanie est une ville bien paisible. On n'est ni gêné par la circulation, ni par le bruit des sirènes de police !! La Lituanie fait partie des pays Baltes mais, à bien des égards, Vilnius ressemble plus à Varsovie qu'à Stockholm ! On pressent rapidement “une certaine rudesse” dans les rapports humains. À la décharge des Lituaniens, l'histoire de leur pays n'a pas été un long fleuve tranquille, tour à tour sous la domination des Polonais, des Russes, des Allemands, avant d'être annexé par le régime soviétique ! Une indépendance durable n'est en place que depuis 1990.

 

Vilnius porte les traces de cette histoire chaotique. On trouve tous les styles architecturaux aussi bien des palais du XVIIIe siècle bien entretenus que d'autres très décrépis, des immeubles de l'ère soviétique côtoient des bicoques en bois mais aussi des buildings modernes!

 

Pour la petite visite c'est très simple, c'est toujours tout droit ! Pour ne pas se perdre, on peut se repérer aux églises qui sont légions ici !

Petite visite de la ville...

La porte de l'aurore

C'est la seule porte qui subsiste de l'ensemble de 1503. On y voit encore une portion de la muraille qui enserrait la ville.

Certains éléments ont été ajoutés plus tard comme l'étage à la Renaissance, orné d'un chevalier blanc entouré de deux griffons et qui abrite une église.

 

Toute la rue est belle, parsemée d'églises, de belles façades. On y trouve également la Société philharmonique nationale de Lituanie, un très beau bâtiment édifié en 1902... dans un style monumental.

Dans une adorable “courrette” de la rue, on trouve un atelier d'objets en bois à ne pas manquer : pour la profusion des objets hétéroclites et l'artisan un peu “rocky” !

Place de l'ancien hôtel de ville

 

La place est bordée de très belles façades. Le bâtiment de l'hôtel de ville à suivi l'histoire de la ville. Reconstruit une dernière fois à la fin du 18e siècle, il prend l'aspect classique qu'on lui connaît aujourd'hui.

Au 19e siècle, il est transformé en théâtre. Aujourd'hui, il abrite l'office du tourisme ainsi que de nombreuses manifestations : concerts, soirées littéraires, expositions.

En ce moment des toiles de l'artiste lituanien Arvydas Pakalka sont présentées.

Cela ne peut pas entrer dans le cadre d'une “visite de musée”, il y a trop peu d'oeuvres pour cela et aucune explication ! Mais l'entrée est libre et il n'est pas désagréable de se réchauffer quelques instants devant des tableaux

De la place, on descend vers la cathédrale par la rue Pilies

 

Cette rue irrigue la vieille ville depuis le Moyen-âge et la Renaissance comme en témoignent certaines maisons en briques

La rue Pilies est vraiment très agréable, piétonne, on y déambule sur des pavés entre stands d'artisanat et lieux chaleureux pour se restaurer ou boire un verre.

À deux pas, la rue Literatu rend hommage aux écrivains du pays avec une centaine de petites plaques en céramique incrustées dans un mur bleu gris.

La cathédrale

 

Le bas de la rue Pilies s'ouvre sur une large esplanade qui regroupe trois bâtiments importants pour la ville :

 

-La tour de Gediminas de briques rouges avec ses 48 m de hauteur, c'est la seule qui reste du château construit en 1323 par le grand-duc Gediminas. Celui qui fit de l'endroit sa capitale a sa statue sur la place.

 

-Le palais des grands-Ducs : construit par des architectes italiens, il a été la résidence des Grands Ducs de Lituanie à partir du 16e siècle. Ce qu'on voit aujourd'hui a été totalement reconstruit en 1998 !

 

-Le château tombé en déclin à la fin du XVIIIe siècle a été démoli par le tsar.

Ce qui restent d'original se trouve au sous-sol.

 

- La cathédrale : elle est assez étonnante, d'un blanc étincelant, son portique à fronton triangulaire est monumental.

Le Clocher est séparé de la cathédrale de quelques mètres, il culmine à une cinquantaine de mètres de hauteur.

Gediminas Prospect

 

Cette très large avenue de 2 km de long, considérée comme les Champs-Élysées locaux, regroupe des boutiques modernes, le Théâtre aux Trois Muses masquées d'or, un hôtel mythique et le Parlement.

 

Percée à partir de 1836, son nom a suivi les aléas de l'histoire de la Lituanie.

Baptisée Minckievicz, (écrivain national) puis Lénine, Staline et enfin Gédymin.

Au bout de l'avenue, on trouve le Parlement sur la place de l'Indépendance. Bien carré et très bétonné, cet édifice est l'exemple parfait de l'architecture soviétique.

 

Avant de flâner sur les bords de la Neris, aménagés pour piétons et cyclistes, il faut jeter un coup d'œil au Mémorial des barricades. Des blocs de béton graffités sont conservés derrière une paroi de verre. Ils sont les témoins des barricades, erigées en 1991 pour défendre le Parlement contre l'armée rouge.

Pour se restaurer...

Decafeine Vaga, rue Pilies

 

L'enseigne Decafeine est très présente dans toute la ville. Les lieux sont agréables et le café est à 1 € !

Le plus chouette est celui qui est associé à Vaga, une chaîne de librairie.

Boire un café au milieu des livres est toujours très agréable, même quand on ne sait pas lire le lituanien. La déco est sobre mais assez originale, différente dans chaque lieu de l'enseigne. Les fauteuils sont confortables, une grande baie vitrée apporte lumière et vue sur l'animation de la rue. Connexion wifi.

Pilies Kepyhièlè

 

Pour le déjeuner ou pour se régaler d'un bon goûter, la salle est petite mais ça tourne beaucoup. Il ne faut donc pas hésiter à attendre un peu pour prendre place.

Dans un décor de pierres apparentes au mur, grosses poutres en bois au plafond, on déguste des soupes, salades ou crêpes salées pour 2 à 10 €.

C'est cosy, entre les napperons, le vaisselier et la vaisselle en porcelaine, on se croirait chez Mémé. Les pâtisseries sont excellentes, le strudel est à tomber à la renverse!

Amatininky Užeiga

Didzoj gatvé 19/2

 

Grande taverne chaleureuse, tout en bois et cuir. La cuisine est honorable avec un assez large choix de plats traditionnels entre 5 et 15 €. C'est un des endroits ouvert le plus tard dans Vilnius (de 10h à 5h) !

Deux échappées...

Užupis

 

À deux pas de la vieille ville, dans une boucle de la rivière Vilnia, c'est une échappée dans le temps et l'humour. Cet ancien faubourg s'est déclaré République autonome en 2000. C'est une espèce de village repaire d'artistes. Certaines maisons, très délabrées donnent un aspect “hors du temps” à ce quartier. De même les cours et jardins potagers mêlés à des installations artistiques décalées laissent songeur et/ou perplexe.

La République d'Užupis est jumelée avec la commune libre de Montmartre.

Au centre de la République, ne manquez pas de lire la Constitution, affichée et traduite dans 25 langues . 41 articles énoncent les droits des hommes... le droit d'être paresseux... de mourir mais ce n'est pas un devoir... le droit d'être unique... de posséder un chien...

Une longue liste d'articles drôles ou poétiques dont le dernier : “Ne te rends pas !”

Europas Park

Joneikiškès village

À 1h de Vilnius, Bus 66 rueKalvarijy, arrêt “žaigirio” direction Skirgiškès

 

 

S'y rendre est en soi une aventure. Pour rejoindre l'arrêt du 66, il faut traverser le quartier de Snipiškes. Un quartier à l'atmosphère étrange dont on pressent la disparition d'ici 10 à 15 ans. Les gratte-ciel, en pleine construction font de l'ombre aux petites maisons en bois très délabrées mais encore occupées.

Autour du marché, des personnes âgées vendent quelques bricoles posées à même le sol : des oeufs, de l'ail, des chaussures...

Hors-saison, le bus ne marque pas l'arrêt devant l'entrée d'Europa Park mais si vous tombez sur un chauffeur sympa (ce fut le cas pour nous !) il fera un petit crochet pour vous épargner un kilomètre de marche au bord de la route.

En tous les cas, la balade vaut le coup. Un mélange de nature et d'art, c'est toujours original et bien agréable !

Ce parc a été créé par le sculpteur Gintaras Karosas en 1991.

55 hectares de musée à ciel ouvert avec 100 œuvres d'art d'artistes de 34 pays du monde.

C'est une chouette promenade champêtre. Certaines sculptures laissent perplexe mais les plus impressionnantes sont du plus bel effet dans ce décor arboré !

Une librairies...

Librairie de l'Institut français

Didzoji 1

 

Une adresse incontournable si vous n'avez pas pris assez de livres pour votre voyage.

C'est très petit, c'est mal rangé, mais vous trouverez forcément quelque chose puisque il y a un peu de tout ! Les classiques de la littérature, les prix littéraires, divers auteurs sans logique apparente si ce n'est qu'ils sont en français !

Un petit coin regroupe les livres qui concernent la Lituanie. On regrette cependant qu'il y ait si peu d'auteurs lituaniens traduits en français !

Cinq livres...!

La saga de Youza de Youozas Baltouchis, pocket 1993

 

Au bout d'un champ de seigle, une rivière. Plus loin, la forêt, puis les marais du Kaïrabalé, une longue étendue de vasières noires prêtes à engloutir tout intrus...

Un seul homme sait contourner ces marécages : Youza, le passeur solitaire, qu'un terrible chagrin d'amour a conduit à vivre là. Mais l'histoire de son pays, la Lituanie le rattrape dans son sanctuaire.

 

Pour lire “la saga de Youza” il faut, soit avoir très envie de lire un livre qui se passe en Lituanie, soit être très intéressé par le monde paysan d'antan, soit être très patient car, seules,  les 100 dernières pages sont excellentes !

Le début du roman pose bien le sujet. En quelques pages, on cerne bien le personnage principal. Youza, homme de peu de mots est un homme de la terre. Par désespoir amoureux, il va s'installer dans un milieu hostile. C'est par la force de son travail qu'il va rendre son marais vivable.

Si au départ, son courage et son obstination force l'admiration, on finit par se lasser.

C'est pénible de suivre Youza et les travaux des champs, tout au long des saisons sur plusieurs années ! Youza et son seigle, Youza et sa vache, Youza qui fait du fromage.... L'auteur a dû ajouter un lexique, en fin d'ouvrage tant les termes de la campagne lituanienne n'évoquent rien pour le lecteur d'aujourd'hui.

La lecture est parfois désespérante mais si on s'accroche, on est récompensé.

La fin concentre tous les drames de l'histoire de la Lituanie. Youza, isolé de tout, découvre les événements avec une naïveté qui souligne l'incongruité de la marche du monde.

Son ignorance de la vie,  en dehors de son marais, le confronte à des choix cornéliens. Les bolcheviks déportent des lituaniens vers la Sibérie, les nazis massacrent les Juifs, les communistes traquent les contre-révolutionnaires.

La dernière tranche de vie de Youza est mouvementée et terrible !

“Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre” de Ruta Sepetys, Pôle fiction, 2011

Lina, jeune lituanienne de 15 ans, très douée pour le dessin voit sa vie basculer une nuit de juin 1941 lorsqu'elle est arrêtée par la police stalinienne. Déportée avec sa famille dans un camp de Sibérie, Lina fait la rencontre de Andrius un garçon à peine plus âgé qu'elle.

 

C'est surtout et avant tout un livre pour les adolescents. Mais il y a tellement peu d'auteurs lituaniens traduits en français que.... pourquoi pas ?

 

En tous les cas, cela reste un récit fort et bouleversant.

Sous forme de roman, c'est un témoignage important d'une période douloureuse dans l'histoire de la Lituanie.

D'autant plus que la parole ne s'est libérée que récemment. N'oublions pas que la Lituanie n'est indépendante que depuis 1991 !

 

Dans “Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre”, la jeune Léna découvre l'horreur de la déportation. Dans son convoi, sont regroupés universitaires, bibliothécaires, journalistes, tout ce que le pays compte d'intellectuels qui pourraient s'opposer à l'annexion de la Lituanie par Staline.

Concernant la déportation, les conditions sont les mêmes que celles des Juifs par les nazis, aussi brutales et barbares ! Des wagons à bestiaux bondés, dans un air vicié, un seau d'eau et de soupe infâme par jour qu'il faut lapper, les morts qu'il faut jeter hors du wagon à chaque arrêt....

La seule différence réside dans la destination finale. Au bout du voyage il n'y a pas de chambre à gaz, la mort n'est pas organisée, mais tout simplement favorisée puisque survivre en Sibérie est en soi un exploit, quand on est mal et peu nourri, mal-logés, peu habillé...

Et encore, dans le périple de Lena, la Sibérie sera presque le paradis par rapport au cercle polaire arctique !

D'un point de vue historique, ce roman est intéressant.

Par contre, en ce qui concerne les personnages, on est vraiment dans la littérature jeunesse et cela ne sied pas à tous les adultes.

Lena a 15 ans et les raisonnements simplistes qui vont avec son âge.

Sur la quatrième de couverture, il est mentionné que Lena se raccrocherait au dessin, domaine dans lequel elle excelle. Cet aspect m'a semblé peut habilement exploité, si ce n'est pour délivrer au compte-goutte des considérations sur Munch. Il est vrai que le cri a toujours parfaitement illustré l'horreur.

La Promesse de l'aube de Romain Gary, Folio, 1960

 

Romain Gary fait le récit de son enfance et de sa jeunesse auprès de sa mère, ancienne actrice russe, portée par un amour et une foi inconditionnels en son fils.

 

Romain Gary est né à Vilnius, alors ville polonaise en 1914.

À Vilnius, il faut se promener rue Basanavicius (ancienne rue Grand Polanka). C'est là où se déroule toute la première partie du livre.

À l'intersection de la rue Mindaugo, une sculpture rend hommage à l'écrivain : un enfant en culotte courte qui regarde le ciel. Une plaque signale l'immeuble où il a vécu. Il faut rentrer dans la cour, aujourd'hui les voitures y stationnent, dans les années 20 ce sont les rires des voisins qui résonnaient.

Des rires moqueurs lorsque Nina Kacew leur présageait que son fils serait un écrivain célèbre, un héro, un ambassadeur...

“La Promesse de l'aube” est un livre extraordinaire d'un point de vue littéraire.

Romain Gary l'a dit lui-même, c'est une autobiographie romancée, il ne faut pas perdre de vue cela au cours de la lecture.

Dans “la promesse de l'aube” tout n'est certainement pas véridique, mais l'important n'est pas là ! Ce qui compte, c'est que c'est ainsi qu'il a ressenti les événements de sa vie.

 

C'est le souvenir qu'il a gardé de sa mère, une femme à la fois excessive en amour filial, mais aussi très dure, exigeant de son fils le meilleur.

 

Romain Gary a souvent rencontrer des gens attendris devant “une mère qui aime si fort son fils”. À l'inverse on peut aussi penser que Gary a été un fils dévoué puisqu'il est devenu ce que sa mère voulait sans jamais se révolter !

“ La Promesse de l'aube” est un livre plein de tendresse et de considérations émouvantes sur l'amour maternel , mais c'est également un ouvrage plein d'humour. Certains passages sont irrésistibles, notamment lorsque sa mère, dont l'admiration pour la France est sans borne, lui demande d'aller tuer Hitler ou encore lorsqu'il relate son aventure amoureuse avec une suédoise. Tout prouve qu'elle le trompe, mais il n'aura de cesse d'inventer des fantaisies pour ne pas voir la réalité.

“La Promesse de l'aube” est truffé d'épisodes fantasques très savoureux.

Autobiographique ou pas, dans ces pages, Romain Gary est un merveilleux conteur.

À lire absolument !!

Un certain M.Piekielny de François-Henri Désérable

Gallimard, 2017

 

“Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur

dire : au numéro 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny."

 

Cet ouvrage est une petite perle aux visages multiples.

 

Tout d'abord,  une enquête, certes plus littéraire que policière, mais une enquête tout de même.

La promesse initiale est faite par Romain Gary à son voisin,  alors qu'il est enfant et il nous racontera cet épisode dans “La promesse de l'aube” son autobiographie romancée.

François-Henri Désérable se lance à la recherche de ce voisin évoqué mais si peu dévoilé par Gary. Les hasards de la vie ont poussé l'auteur devant le numéro 16 de la rue Grande-Pohulanka, mais aussi parce que “La promesse de l'aube” a marqué sa vie de lecteur.

Cette recherche nous mène dans les méandres de la création littéraire entre les mensonges et les demi vérités, que permettent l'écriture. On marche dans les pas de Romain Gary, résistant, diplomate, écrivain.

En parallèle, on suit l'auteur dans sa recherche mais aussi sur les chemins qui l'ont mené vers l'écriture.

Si l'évocation de Gary est souvent empreinte de considération et d'admiration, l'évocation de son parcours personnel par l'auteur est souvent plein d'humour.

Le ton de la gravité n'est pas en reste quand il s'agit de l'histoire de Wilno.

Aujourd'hui Vilnius, la capitale de la Lituanie n'a pas une histoire très réjouissante entre le nazisme et l'ère soviétique, le passé de ce pays est peuplé de drames et de souffrances. Avec ce M. Piekielny, nous marchons dans le ghetto de Wilno et cotoyons l'horreur des déportations.

Ce roman m'a beaucoup plu. Je m'interroge cependant sur un point : Plaira-t-il à ceux qui n'ont pas lu ou pas aimé "la promesse de l'aube" ?

“Romain Gary s'en va-t-en guerre” de Laurent Seksik. Flammarion 2017.

 

Avant d'inventer Émile Ajar, Romain Gary s'est inventé un père. Bâtissant sa légende, l'écrivain a laissé entendre que ce père imaginaire était Ivan Mosjoukine, l'acteur russe le plus célèbre de son temps. La réalité n'a rien de ce conte de fées.

Depuis “les derniers jours de Stefan Zweig” le nom de Laurent Seksik avait rejoint la petite liste des auteurs dont j'attends les nouvelles parutions.

Avec “le cas Eduard Einstein”, il avait achevé de me convaincre. Laurent Seksik signe de vrais et beaux romans qui éclairent sur la personnalité et expliquent la trajectoire de grands noms.

En s'attaquant au cas de Romain Gary, mon attente était mêlée d'une petite appréhension. Je suis une inconditionnelle de “La promesse de l'aube”. Je redoutais donc d'être dans la comparaison permanente entre les deux livres et d'être déçue.

 

Dans ce dernier livre, finalement , cela n'a que peu d'importance qu'il s'agisse de Romain Gary. J'ai surtout vu l'histoire d'un petit garçon qui doit faire le deuil de la vie de famille classique. Un enfant qui souffre de la séparation de ses parents et qui va se retrouver seul, avec une mère aux ambitions fantasques et démesurées.

En parallèle, se jouent les grands drames du 20e siècle.

On est dans le ghetto de Vilnius en 1925, les habitants pensent être dans “un royaume” leur permettant de tourner la page des pogroms russes et des massacres polonais.

Ils ne sont en réalité que dans une misère effroyable à l'intérieur, et rejeté par le monde qui les entoure. À travers toute l'enfance de Romain Gary, on assiste à la genèse des atroces massacres de la Seconde Guerre mondiale.

Un musée...

Ils sont assez nombreux à Vilnius. Eut égard à la taille de la ville il y a un nombre remarquable de lieux culturels qui tournent autour de l'art vidéo.

Ceux qui suivent escapades et parcours connaissent l'hermétisme de “Pourvu qu'on ait livre's” à propos de cet art. Il n'en sera donc pas question ici,  mais les amateurs les trouveront facilement.

Il existe également beaucoup de musées sur l'histoire.

Ces derniers sont indispensables et font un devoir de mémoire essentiel. Nous ne les avons pas visités, non par manque d'intérêt, mais il nous semblait nécessaire de faire une pause dans l'horreur après l' escapade à Cracovie !!

C'est donc vers l'art que nous nous sommes tournés.

Galerie Nationale d'Art

Konstitucijos Prospektas

 

Dans un grand édifice (de 1980) moderniste, tout l'art lituanien depuis le début du 20e siècle.

Le parcours de la visite est très agréable, l'agencement et les volumes sont parfaits mais surtout, on n'est pas gêné pour regarder les toiles. Globalement, il y a plus de gardiens que de visiteurs, vous pourrez même, parfois être totalement seul !

Imaginez la même situation dans le centre Georges Pompidou ou au LAM !! Cela rend la visite étrange, à la fois jubilatoire et triste.

Ce n'est pourtant pas le prix qui fait fuir (2 € l'entrée, c'est quasi symbolique). Il est vrai que les noms d'artistes nous sont inconnus mais il est intéressant justement, de faire le parallèle avec les œuvres que nous connaissons des différentes périodes abordées.

Sur les 11 salles de la collection permanente, certaines sont particulièrement intéressantes.

“La grande tradition" sur le Néo traditionaliste des années 1930 qui tend à montrer l'influence de la peinture de l'Europe de l'Ouest.

“Art et idéologie” qui expose le travail des années 40 à 60 autour du social réalisme.

Après la visite, on peut se reposer sur l'immense esplanade qui donne sur la Neris.

Un film...

La promesse de l'aube de Éric Barbier

avec Pierre Niney,  Charlotte Gainsbourg, Jean-Pierre Daroussin,  2h10,  comédie dramatique, France


De son enfance difficile à l'Est, en passant par son adolescence sous le soleil de Nice, jusqu'à ses exploits d'aviateur en Afrique pendant la seconde guerre mondiale...,  Romain Gary a vécu une vie extraordinaire mais cet acharnement à vivre 1000 vies, à devenir un grand homme, c'est à sa mère Nina qu'il le doit.

Si ce n'est pas le film du siècle,  c'est tout de même une adaptation assez réussie.

L'exercice n'était pas évident, "La promesse de l'aube" est une autobiographie romancée culte. Le livre restera un grand livre, le film ne marquera pas plus que ça les mémoires, mais il a le mérite de raviver les meilleurs passages de l'incroyable destin de Romain Gary.


Les reconstitutions sont soignées et on suit avec intérêt et émotion les liens qui unissent cette mère excessive à son fils en lui faisant porter ses rêves démesurés. Éric barbier doit être un admirateur de l'écrivain car à aucun moment,  il n'a tenté d'édulcorer les propos du livre.

Romain Gary hait autant qu'il aime sa mère. Elle l'a poussé au bout de ses rêves faisant de lui l'homme célèbre qu'il est devenu mais au détriment de ses futures histoires d'amour.

Une telle mère semble bien être un cadeau empoisonné !


Tout au long du film on retrouve les moments marquants de la jeunesse de Romain Gary : son enfance pauvre à Wilno, son premièr amour,  Valentine qui lui fera manger escargots vivants et chaussures, son arrivée à Nice, la première publication d'une de ses nouvelles dans le journal, son engagement dans l'armée, sa fuite vers Londres pour rejoindre De Gaulle.


Pierre Niney est plutôt bon dans le rôle de ce jeune Romain Gary harcelé jusque dans ses rêves nocturnes par une mère qui ne souffrira pas la médiocrité. Elle ne le veut pas simple écrivain, il sera Victor Hugo ou rien !! Elle ne le veut pas simple aviateur, il devra être un Héros et sauver la France ou ne sera rien !!

 À mon sens la plus grosse faiblesse du film, c'est d'avoir choisi Charlotte Gainsbourg dans le rôle de Nina. C'est regrettable puisque la mère de Romain Gary, Nina Kacew est le personnage central de son chef d'œuvre (le livre !). Charlotte Gainsbourg, malgré tous ses efforts est restée, en tous les cas pour moi... Charlotte Gainsbourg !
Affublée d'un accent impossible et forcé, ce rôle à contre emploi aura été sur le papier le plus beau mais certainement le moins bon à l'écran (quoiqu'en disent un grand nombre de critiques).

Dommage, il y'a certainement de très bonnes actrices avec un accent russe naturel qui auraient pu jouer ce beau et grand rôle !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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