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Escapade à Bourges (18)

29 novembre 2017

" Bourges la belle endormie" Le Monde du 30 juin 2016

Ville d'art et d'Histoire, la plus au centre de la France, Bourges possède un centre ancien plutôt agréable.

Bourges, c'est un parcours " Nuits des lumières" de juin à septembre, un Printemps musical avec le célèbre festival, un grand marché de Noël en décembre.

Pour une escapade, mieux vaut s'y rendre sur ces grands événements, car le reste du temps, cette ville est calme...très calme !

Une petite visite...

Place Gordaine

 

Une des plus charmantes places de Bourges. Arborée, elle est entourée de maisons à pans de bois et de belles terrasses pour faire la pause.

D'ici pour rejoindre la cathédrale, il faut arpenter les vieilles rues piétonnes qui ont gardé un air délicieusement moyenâgeux. Si vous cherchez bien, vous trouverez un” passage casse-cou” pour faire la promenade des remparts.

Ces passages ont été percés dans les remparts pour relier la ville haute à la ville basse.

À mi-chemin des escaliers, on peut emprunter un passage piéton qui suit le rempart gallo-romain qui date du 4e siècle.

La cathédrale Saint-Étienne

 

Comme à chaque fois, un seul mot me vient à la bouche : “monumentale”.

Construite entre la fin du XIIe et la fin du XIIIe siècle, elle est un bel exemple d'art gothique.

Sa hauteur et sa largeur impressionnent ainsi que ses cinq portails sculptés.

Accolé à l'édifice, le jardin de l'archevêché est un bel endroit pour flâner, d'ici la vue sur la cathédrale est particulièrement photogénique.

Le Palais ducal, Palais Jacques Cœur

Jacques Cœur, originaire de Bourges et argentier du roi Charles VII, est à l'initiative de cet élégant palais, considéré comme un des plus somptueux édifices civils du 15e siècle.

Symbole du style gothique flamboyant, sa façade mérite qu'on prenne le temps de l'admirer.

Très avant-gardiste pour l'époque, cette bâtisse préfigure les hôtels particuliers qui verront le jour à la Renaissance.

Les marais

 

Une très chouette promenade dans la nature à 5 minutes à pied du centre-ville. Ces anciens marécages traversés par l'Yèvre ont été convertis en jardins ouvriers offrant ainsi un paysage original, varié et très bucolique.

135 hectares, ce sont les poumons verts de la ville.

À pied, à vélo, la balade vaut le coup.

Le jardin des Prés-Fichaux

 

Pour rester encore un peu dans la végétation, mais ici travaillée d'un point de vue plus artistique,

c'est un jardin symbole de l'art déco des années 1925.  Œuvre du paysagiste local Paul Marguerita, le jardin sera inauguré en 1930 après 10 ans de travaux.

L'endroit est calme et présente un charme particulier : sculptures végétales, pelouses rectilignes, arches d'ifs rigoureusement taillées...

Pour se restaurer...

La Scala, 1 place Planchat

Un très bon restaurant italien, un très beau cadre, en plein centre-ville. La déco est très soignée. C'est un petit air d'Italie, avec une carte variée et originale. Difficile de donner un ordre de prix, il y en a vraiment pour toutes les bourses. (Pizzas dans les 10 €)

Le Comptoir de Paris, 1 rue Jean Girard

Lieu chaleureux et décontracté. Le Comptoir de Paris est un bistrot très agréable. Bien accueilli, on y mange une cuisine traditionnelle bien concoctée. Menu du midi : plat et dessert pour 12,50 €

Une librairie...

Librairie La Poterne, 41 rue moyenne

L'accueil est absolument charmant. L'intérieur est un peu vieillot, mais ça sent bon l'amour des livres. On y trouve les dernières parutions et les divers prix littéraires mais pas que....

Beaucoup de livres dont on n'a pas entendu parler sont mis à l'honneur. On a un peu de mal à se mouvoir entre tous les étals, mais c'est un réel plaisir de ressortir d'ici avec des livres qui nous donnent l'impression de découvertes.

Deux livres...

Un dimanche de révolution

de Wendy Guerra, Buchet Chastel, 2016

 

 

Cléo est une poétesse et écrivaine reconnue partout dans le monde, sauf sur son île, à Cuba. Là, on la soupçonne de pactiser avec l'ennemi.

Ailleurs, à New York, à Mexico, les Cubains en exil se méfient aussi, elle pourrait bien être une infiltrée...

Partout où elle cherche refuge, refusant de renier qui elle est, une femme cubaine, une artiste, on la traque.

 

Comme je regrette que ce livre ne m'ait pas plu !

 

Sauf (trop) rares exceptions, j'accroche difficilement à la littérature latino américaine. Pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir envie.

 

Dépouillé du style,  “un dimanche de révolution” est pourtant une très bonne histoire. On y perçoit La Havane, dans son faste décrépi, la souffrance d'être épié et pourtant l' incapacité à se résoudre totalement à vivre ailleurs.

“Sur cette île, la vie privée est comme l'hiver ou la neige, juste une illusion”, une très belle phrase qui résume bien le désarroi de toute une génération qui attend la fin d'une révolution à l'agonie.

Malheureusement, le style est à la limite du supportable. La jeune héroïne, Cléo nous fait part de ses sentiments, de son travail littéraire, de ses amours, de son enquête sur ses parents, le tout d'une façon très décousue et dans un espèce de fatras poético-politique qui nous fait complètement décrocher de la narration.

On finit par lire des pages entières, sans plus comprendre de quoi il s'agit. Beaucoup de questions restent sans réponse, le récit manque de clarté. On passe d'un sujet à un autre, sans réelle transition et les grandes envolées lyriques sont sans intérêt.

C'est dommage, l'histoire de fond était pourtant très intéressante avec de très beaux passages sur Cuba.

La lecture est vraiment trop laborieuse pour prendre un réel plaisir.

Le déjeuner des barricades

de Pauline Dreyfus, Grasset, 2017

 

 

Mai 68 : tous les cocktails ne sont pas Molotov. À quelques centaines de mètres de la Sorbonne où les étudiants font la révolution, l'hôtel Meurice est occupé par son personnel. Le plus fameux prix littéraire du printemps, le prix Roger-Nimier,  pourra-t-il être remis à son lauréat, un romancier inconnu de 22 ans ?

 

Un livre savoureux et plein de drôlerie.

Les événements de mai 68 sont vécus d'un point de vue tout à fait original, loin du monde étudiant, loin des artistes engagés, l'hôtel Meurice va vivre sa petite révolution.

 

D'un côté, les employés vont proclamer l'autogestion. C'est à ce titre qu'un jeune aide cuisinier refusera de battre les oeufs ! Solidaire des ouvriers en grève, la troupe du Meurice ne parvient tout de même pas à aller au bout des choses et à cesser le travail. C'est que les employés tiennent à la réputation de “leur” hôtel, ils ont en haute estime leur fonction. Certes ils sont au bas de l'échelle sociale mais ils côtoient reines, rois, milliardaires...

Chemin faisant, concierge, vestiaire, cuisinier, chacun fera sa petite révolution.

 

De l'autre côté, les membres du prestigieux jury du Prix Roger Nimier. Cette troupe est croquée avec une ironie plaisante. On sourit à l'évocation de Florence Gould, la miliardaire qui finance le prix mais qui est incapable de lire plus de 3 lignes de l'ouvrage primé !

On rit franchement lorsque Jean-Paul Getty, enfermé dans sa chambre, est persuadé qu'une horde de révolutionnaires va le conduire à l'échafaud.

 

Chacun fantasme, certains se voient dépouillés de leurs bijoux, d'autres, obligés de vivre sans petit personnel...

 

Au milieu de cette folle journée, passe un Salvador Dali, fantasque comme on l'imagine, un notaire de province, tendrement touchant et le lauréat du prix qui, si il est encore inconnu en 1968, ne l'ai pas pour nous en 2017 ! Mystère, mystère, je ne vous en dit pas plus, seulement qu'il est aussi peu clair dans le livre de Pauline Dreyfus que dans les récentes interviews qu'on a vues de lui récemment !

 

La lecture de ce livre est un excellent moment de détente.

"PourvuQu'on Ait Livre's" en a parlé !

L'ordre du jour de Éric Vuillard, Acte Sud, 2017

Nous en avions parlé dès le mois de juillet. Retrouvez notre critique dans l'escapade à Arcachon.

La disparition de Joseph Mengele de Olivier Guez, Grasset, 2017

Nous en avions parlé dès le 2 octobre. Retrouvez notre critique dans l'escapade à Orléans.

Un cinéma...

Cinéma de la Maison de la Culture, 12 boulevard Clemenceau

Salle “Art et Essai” , labellisée “recherche et Découvertes, patrimoine et répertoire jeune public”.

Le MCB cinéma propose un programme de qualité mais aussi des rencontres tout au long de l'année : ciné goûters, Ateliers/ Animations, ciné culte, soirées débats...

Inaugurée en 1963, la maison de la culture de Bourges est une des premières voulues par André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles. Le cinéma est dit “hors-les-murs” puisque depuis 2011, il se trouve à une autre adresse que la “maison-mère”.

Deux films...

Battle of the sexes de Jonathan Dayton et Valérie Faris,

avec Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, 2h02, biopic, drame, Grande-Bretagne.

 

D'après une histoire vraie.

1972, Billie Jean King, championne de tennis, s'engage pour l'égalité des hommes et des femmes, à commencer par le respect, sur les courts de tennis. C'est alors que l'ancien numéro un mondial, Bobby Riggs, profondément misogyne et provocateur, met Billie Jean au défi de l'affronter en match simple.

 

Si le fond n'était pas si essentiel, il s'agit tout de même de lutte féministe, ce serait un navet ! Tout est kitch, les acteurs ont l'air totalement coincé dans les décors des années 70. 

Ce film peine à prendre de la hauteur. Très vite, le propos se disperse. On assiste surtout à la découverte de son homosexualité par Billie Jean King. De plus  Bobby Riggs est avant tout un parieur invétéré, un provocateur , un clown plus qu'un véritable misogyne comme le laisse entendre le synopsis.

L'ennemi principal n'était-il pas Jack Kramer, promoteur de tournois qui trouvait normal de rémunérer les championnes de tennis 8 fois moins que les hommes alors qu'elles faisaient le même nombre d'entrées de spectateurs ?

Le film ne va pas au bout de ce sujet préférant se contenter de clowneries.

“Battle of the sexes” n'est pas atroce à regarder, mais est décevant par rapport au thème proposé.

Il faut le voir comme un téléfilm distrayant mais superficiel.

Le musée des merveilles de Todd Haynes avec Oakes Fegley, Millicent Simmonds, Jlianne Moore, 1h57, drame, USA.

 

Sur deux époques distinctes, les parcours de Ben et rose...

Ces deux enfants souhaitent secrètement que leur vie soit différente. Ben rêve du père qu'il n'a jamais connu, tandis que Rose, isolée par sa surdité, se passionne pour la carrière d'une mystérieuse actrice. Les deux enfants vont se lancer dans une quête qui va les mener à New York...

 

Le seul point positif de ce film, c'est qu'il a créé une unanimité intergénérationnelle, il a profondément ennuyé de 13 à 65 ans !

 

C'est long, très long, pour un propos qui n'a que peu d'intérêt.

L' idée de départ était pourtant assez originale : faire avancer parallèlement la découverte du New York des années 30, avec celle des années 70, à travers le regard d'enfants. Finalement, c'est toujours avec un regard d'enfant que nous abordons cette ville pour la première fois.

Cela aurait pu être un bel hommage à cette “City that never sleeps”.

 

Malheureusement, l'histoire est beaucoup trop mièvre pour que l'intérêt survive. L'utilisation du noir et blanc et l'aspect ”film muet” pour illustrer les années 30, était une bonne idée. Cela devient finalement pesant car c'est plus un exercice de style qu'un effet au service du fond.

Todd Haynes a réalisé un bel objet cinématographique, mais semble avoir oublié que pour tenir les spectateurs dans une salle obscure pendant 2 heures, il faut aussi soigner l'histoire. On contemple... on attend...un dénouement qui s'avérera simpliste et expéditif.

À la sortie, une phrase me viendra en tête : “Tout ça, pour ça !”

Des musées...

que "Pourvu Qu'on Ait Livre's" aurait bien voulu visiter 

À Bourges, les musées ne manquent pas : Musée du Berry, Musée des Arts décoratifs, (Hôtel Lallemant), Musée Estève, Musée des meilleurs ouvriers de France, Musée de la Résistance et de la Déportation, Musée du matériel-écoles militaires de Bourges, Muséum d'histoire naturelle...

Musée Maurice Estève 13 rue Édouard Branly

 

Artiste du 20e siècle, Maurice Estève (1904-2001) est un peintre dont l'univers artistique est très coloré. L'hôtel des Echevins expose ses toiles, estampes, collages, tapisseries, aquarelles et dessins...

Ce lieu avait l'air intéressant, sauf que lorsque le musée installe une nouvelle exposition, il ferme durant 4 semaines, c'est bien dommage !

Château d'eau-Château d'art

35 rue de Séraucourt

 

Désaffecté depuis 1940, le château d'eau a été, en 1999, entièrement réaménagé en lieu dédié aux Arts Plastiques.

Malheureusement, il ne fonctionne que par expositions.....donc....

demandez le programme !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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